13 000 km à vélo pour préserver l’eau

Pétronille Sartorio rentre de seize mois à vélo qui l’ont conduite de la Nouvelle-Zélande à la Normandie. Enjouée et spontanée, l’ingénieure agronome de 28 ans évoque ce périple avec passion et résume : « J’aime aller de l’avant, regarder vers l’avenir. » Dès 16 ans, cette fille d’agricultrice de Creully (Calvados) a sillonné l’Europe en train avec ses cousins. En études supérieures, ses stages l’ont ensuite amenée en Australie et au Costa Rica. Dans ce dernier pays, elle a participé à un projet de développement d’élevage de volailles et maraîchage et a pris goût à ce type d’expérience.

Aussi, « quand César, un ami d’enfance, m’a parlé de CycleForWater, j’ai tout de suite dit oui », se souvient Pétronille. Pour cette initiative qui se traduit littéralement par « pédaler pour l’eau », celle qui n’était pas une cycliste chevronnée a enfourché son vélo juste après sa soutenance de mémoire. Avec trois amis, elle a parcouru 13 000 km. Tout au long de ce parcours, Hugo, William, César et Pétronille se sont intéressés aux pratiques et enjeux de gestion de l’eau, ont organisé des actions de sensibilisation. Ils ont aussi financé et participé à des aménagements d’adduction, d’assainissement et de plantations d’arbres.

Humilité et dépassement de soi

« Notre séjour sur l’île de Florès en Indonésie m’a particulièrement marqué, explique la jeune femme. Nous avons planté des arbres et vécu chez les villageois. Nous dormions entre quatre et cinq heures par nuit pour donner au maximum de notre temps disponible. » Celle qui a géré la planification des itinéraires et la mécanique pendant seize mois revient changée. « Je suis plus réfléchie », analyse-t-elle. Pétronille souligne l’humilité et le dépassement de soi nécessaires pour mener au bout ce type de projet. Elle est également consciente de l’exemple qu’elle a pu représenter pour les jeunes femmes sur le parcours.

De retour dans le Calvados, Pétronille démarre son activité professionnelle. Dans les pas de sa mère et sa grand-mère, elle espère s’installer dans quelques années sur l’exploitation familiale de 102 ha produisant 300 000 l de lait avec une de ses sœurs. « L’expérience de CycleForWater m’a convaincue de l’intérêt des activités pédagogiques. J’aimerais en introduire sur l’exploitation », conclut-elle.